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Lot : dur labeur au labo et surmenage à tous les étages à l'hôpital de Cahors en grève jeudi // 2021.05.19

Les temps sont durs pour les agents hospitaliers. Même si l’amélioration de la situation liée à la Covid-19 laisse entrevoir un arc-en-ciel dans la grisaille sanitaire, ces couleurs ne semblent être qu’un trompe-l’œil à l’hôpital de Cahors qui sera en grève jeudi.


La CGT Santé porte la parole des soignants en souffrance et lance un appel à la grève pour ce jeudi 20 mai. FO participera également à ce mouvement amorcé ce mardi par une grève nationale des techniciens de laboratoire. La CGT de l’hôpital de Cahors, par la voix de Laurence Chabert, réclame « des mesures immédiates pour améliorer les conditions de travail et la qualité de vie au travail de tous les agents. »

Les motifs d’insatisfaction incitant les agents et les syndicats à monter au créneau sont nombreux et concernent, entre autres points, un besoin d’effectifs quasiment dans tous les services.

Le travail de nuit pose problème

Laurence Chabert annonce « un taux d’absentéisme de 11 % à l’hôpital qui compte plus de 1 000 agents » et se focalise ici sur une nouvelle organisation du travail de nuit. « On a du mal à recruter du personnel de nuit. Le personnel de jour compense l’absentéisme de la nuit. C’est un management contre lequel s’oppose la médecine du travail puisque cela induit des grosses fatigues lors du retour de ce personnel dans son service de jour. Cela engendre des perturbations physiologiques importantes. ça ne peut plus durer ainsi. »

Un climat social tendu 

La CGT évoque en outre « des comportements inacceptables de la part de certains cadres » tout en admettant que « les violences verbales sont le fruit de lourdes pressions. On leur demande de se débrouiller avec leur effectif. C’est très compliqué puisque les moyens humains sont restreints. »

Dans un questionnaire soumis aux agents, 37 % d’entre eux utilisent les mots « malsain, froid, répressif… » pour qualifier le climat social.

Oncologie : une situation difficile à digérer

La CGT exige de surcroît « une vraie règle d’attribution des heures supplémentaires, le respect des demandes de temps partiel, le recrutement d’un cadre de nuit, la création de pools de remplacement… »

Le syndicat dénonce « une injustice sociale car, pour un même travail, des agents contractuels et titulaires perçoivent un salaire différent. Nous voulons aussi que la prime Grand Âge soit versée aux ASHQ de gériatrie (Agents de service hospitalier qualifiés). »

Enfin, une enquête est vivement souhaitée pour tenter d’élucider le « mystère » du « turn-over alarmant des secrétaires médicales du service oncologie.

« Depuis 2018, pas moins de douze secrétaires se sont épuisées et ont défilé sur ce poste. Je ne porte pas de jugement, mais on est en droit de s’interroger. Nous avons vu passer un nouvel appel à recrutement pour une secrétaire médicale dans ce même service. Que se passe-t-il ? Nous savons qu’il y a un problème. Nous demandons l’ouverture d’une enquête interne » conclut Laurence Chabert très engagée dans ce combat social pour la santé des agents… et donc celle des patients.

Pierre Nogrette : « Je reste vigilant »

Pierre Nogrette, directeur de l’hôpital de Cahors, ne nie pas certaines situations décrites et peut les expliquer en évoquant les difficultés de l’établissement.

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                    directeur du centre hospitalier de Cahors.
Pierre Nogrette, directeur du centre hospitalier de Cahors. Photo DDM

« Très peu d’agents veulent travailler de nuit. Nous cherchons des solutions. Le climat actuel est difficile, je le comprends. Les soignants et les cadres sont fatigués. Ils n’en peuvent plus de cette crise qui n’en finit pas. Comme dans chaque société humaine, on observe des tensions et parfois des propos maladroits. Nous mettons en place des réunions de services et sommes à l’écoute. Je reste vigilant tout en veillant à assurer la continuité des soins. Nous essayons de recruter. Nous avons actuellement quinze infirmières en congés maternité. C’est aussi une belle chose. Je reste vigilant et attentif aux alertes qui sont lancées et à la fidélisation du personnel. Il faut être honnête, tous les facteurs ne dépendent pas que de nous », soupire-t-il.

L’hôpital, en France, a besoin de moyens. Pierre Nogrette ne sera pas le dernier à le souligner.

 



 

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le 20 mai 2021

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