La Dépêche du Midi conclut aujourd’hui la série de pages spéciales consacrées aux élections départementales des 20 et 27juin 2021 avec la présentation des enjeux du canton de Souillac où quatre binômes sont en lice.
En remportant haut la main plus de 70 % des suffrages aux élections départementales de 2015, le conseiller sortant Gilles Liébus, référent LaREM dans le Lot, pouvait s’enorgueillir d’un véritable plébiscite en sa faveur.
D’autres diront que son score a été aussi élevé car les électeurs ont d’abord voulu écarter la menace du Front National présent au second tour… et absent de la bataille cette année.
Quoi qu’il en soit, le verdict des urnes ne pouvait que conforter le sortant dans ses ambitions et le conduire à renouveler sa candidature en 2021. Les cartes seront-elles redistribuées ? Rien n’est joué, ni gagné d’avance sur ce canton où finalement seul Gilles Liébus revient au combat puisque aucun autre candidat de 2015 ne retente « l’aventure. »
Les nouveaux venus ne sont pas pour autant des novices en matière d’implication politique ou associative sur un territoire où la santé, l’Education, l’économie, l’environnement et l’action sociale apparaissent en tête des priorités de chacun des quatre binômes en lice. L’ancien président de Cauvaldor estime que la bataille sera « bien plus âpre et serrée qu’en 2015. »
Le binôme Monique Boutinaud et Gilles Liébus (DVG) réalisaient un score record au second tour, en 2015, en affichant un cinglant 73,5 % face au Front National (aujourd’hui Rassemblement National) du duo Raymond Bellat, Amélie Zeller crédité de 26,49 % des suffrages.
Au premier tour, le PCF et le Front de Gauche avaient talonné le FN en réalisant un score de 19,70 % (21,17 % pour le FN) sous la candidature d’Yves Bialgues (PCF) et Eliane Nayrac (FG), tandis que Carole Leduc et Stéphane Roby (DVD) terminaient cette course électorale à la quatrième place avec un score malgré tout honorable de 12,06 %.
Gilles Liébus rappelle qu’il a « créé Cauvaldor et contribué au maintien d’une identité départementale forte. Celle-ci serait réduite puisque Cère-et Dordogne et Sousceyrac voulaient rejoindre la Corrèze. J’ai été le seul à me battre pour que ces territoires restent dans le giron du Lot. C’est ma fierté. »
Pour justifier l’abandon (provisoire) de son étiquette LaREM, le candidat sortant et Chantal Lacassagne lancent d’une même voix : « Notre parti, c’est notre territoire. »
Les candidats de la majorité départementale défendent eux aussi ce même territoire sous la bannière « Le Lot en commun » et comptent bien démontrer qu’ils sont justement un binôme hors du commun.
Violaine Delpech-Fraysse, amoureuse de Payrac dont elle est native et où elle vit et travaille a sa terre dans le cœur et l’envie de rappeler que, diplômée des beaux-arts, elle est en capacité, entre autres volontés, de « développer l’offre culturelle sur ce secteur du Lot, la dynamiser et soutenir la vie associative. »
Elle n’hésite pas à dire qu’elle fait même « une priorité » de ce bien vivre et mieux vivre ensemble par le biais de la culture.
« Le renouveau du canton » demeurent également les maîtres mots du maire de Pinsac Régis Villepontoux. En étant délégué au comité de cohésion territorial et à l’office de tourisme, il a travaillé d’arrache-pied pour « renforcer l’attractivité du territoire. »
Cela passe par l’aide « au maintien des services publics. » Un thème également cher à Sophie Felzines et William Gout (PCF).
On change de visages du côté du PC par rapport à 2015, mais les intentions restent les mêmes. Le binôme PCF version 2021 prône « plus de justice sociale dans une société qui doit absolument placer l’humain au centre de toutes les préoccupations. »
Dans son programme, ce binôme s’engage également à « défendre les transports publics et élaborer une politique touristique en cohérence avec les besoins du monde rural. »
En ajoutant que « l’avènement d’un monde plus éco-responsable s’impose » le PCF ne cherche pas à surfer sur l’un des thèmes forts du binôme Krystèle Appourchaux (EELV) et Germain Guitard (Génération S), mais n’occulte pas la notion d’écologie politique. Une notion et un état d’esprit ancrés encore plus fortement chez le binôme vert qui avance sous le slogan évocateur « Naturellement Lot. »
Déterminé, ce duo EELV-Génération S veut « stopper la destruction des ressources, ouvrir des perspectives efficaces contre la pollution environnementale, agir en faveur d’une filière agricole saine et soutenue, sans oublier la lutte contre la désertification médicale et pour le maintien des personnes âgées à domicile. »
La santé, l’avenir des jeunes et le bien-être des aînés sont les dénominateurs communs des quatre binômes sur un territoire où le développement économique et de l’attractivité sont plus que souhaitables. Cela passe par des actes politiques forts et donc par les urnes dès dimanche.
Reste à savoir si Gilles Liébus jouera le rôle du chêne ou du roseau face à ce vent de renouveau.
L’habit ne fait pas le moine. En voulant prêcher la bonne parole pour défendre le projet de Cité de la mode et des arts créatifs à Souillac, Gilles Liébus s’est heurté à des détracteurs le conduisant à déclarer aujourd’hui que « le projet est en stand-by. Je ne désespère pas de voir un jour une véritable unité politique autour de ce dossier créateur d’emplois. Je considère toujours que cette idée est un atout indéniable pour tout le secteur de Souillac et le Lot en général car je propose une vision globale sur le développement économique de notre département. »
En revanche, une bonne nouvelle qui engendre des réalisations très concrètes fait l’unanimité et ravit les habitants du canton : la ville de Souillac est lauréate du Loto du patrimoine, mis en place par la mission Stéphane Bern, le ministère de la Culture, la Fondation du patrimoine et la Française des jeux.
L’abbatiale Sainte-Marie de Souillac, chef-d’œuvre de l’art romano-byzantin, a été sélectionnée et le financement de sa restauration acté. Sa rénovation globale permettra, outre l’aspect esthétique et architectural de ce lieu de culte, d’accueillir dans d’excellentes conditions des concerts de musique sacrée programmés par les festivals de Rocamadour et Saint-Céré.
Le monument souffre des effets d’infiltrations d’eau : fissures et déjointements. L’édifice est fragilisé. La fin du chantier est prévue en 2025. Le musée de l’automate, entre autres fleurons culturels et touristiques du canton, doit lui aussi être revu et embelli.
Les dossiers patrimoniaux et touchant à l’économie du tourisme progressent à grands pas.
Chaque candidat veut en faire plus sans surenchère, mais avec quelques nuances et priorités qui feront peut-être toute la différence pour les électeurs.
Gilles Liébus
62 ans, retraité de la restauration hôtelière. Maire de Souillac. Sans étiquette. Remplaçant :Francis Chastrusse.
Chantal Lacassagne
63 ans, cadre à l’office de tourisme de la Vallée de la Dordogne (ingénierie et développement territorial).
Remplaçante : Nathalie Moquet.
Violaine Delpech-Fraisse
51 ans, graphiste, agent territorial. Majorité départementale (candidature citoyenne). Remplaçante : Elodie Rouziès
Régis Villepontoux
62 ans, retraité du secteur privé. Maire de Pinsac. Majorité départementale (PS).
Remplaçant : Jean-Philippe Gavet.
Krystèle Appourchaux
37 ans, autrice, compositrice, interprète. EELV.
Remplaçante : Marie-Claire Luciani.
Germain Guitard
59 ans, médiateur.
Génération S.
Remplaçant : Emmanuel Caruana.
Sophie Felzines
55 ans, restauratrice.
PCF.
Remplaçante : Virginie Audit.
William Gout
48 ans, salarié à Pivaudran, conseiller municipal à Fajoles. PCF.
Remplaçant : Laurent Moskalik.
Le canton de Souillac compte 10 375 habitants répartis dans 18 communes. 203 km de routes départementales sillonnent ce territoire d’une superficie de 307,92 km2 avec une densité de 32 habitants au km2.
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