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Les interrogations de Gérard Miquel.

Par Beauvois Pierre , le 16 janvier 2012

Echappant, pour une fois, aux certitudes du politiquement correct et, de ce fait, commençant plutôt mal l’année, notre Président du Conseil Général avoue ne pas comprendre ! Il n’a pourtant pas ménagé ses efforts, lui et ses amis du PS, pour verdir le Grand Cahors et le Département. N’a-t-il pas lancé en 2005 le programme « Réseaux de Chauffage Bois », histoire de saupoudrer sur 20 communes du département les « réseaux chauffage bois » coûteux, de piètre rendement, polluants et surtout ne valorisant pas du tout ou très peu les énergies disponibles de surface que sont les déchets agricoles et ceux provenant d’un massif forestier en déshérence. Une vingtaine de mairies ont ainsi pu se donner une couleur verdâtre. C’est à la mode ! C’est surtout une fuite politicienne face à ce vrai projet énergétique, social, industriel et cohérent, lui, que serait le développement d’installations de cogénération-biogaz dans le département. On reviendra prochainement sur ce point.

Mais quelles sont les interrogations perturbant le sieur Miquel ? A vrai dire, il ne comprend pas l’opposition naissante à son projet de  « coulée verte ». Un projet qui vise à transformer la ligne ferroviaire inexploitée Cahors–Capdenac en piste cyclable touristique. Frais d’études : 60.000 euros. Budget estimé : 28 millions. Le tout ayant l’assentiment de tous les conseillers généraux à l’exception de Serge Despeyroux, élu du Front de Gauche-PG. Pis, Gérard Miquel qualifie de « cicatrice » au  visage du Lot  cette infrastructure que l’absence d’imagination politique a laissée à l’abandon  depuis plus d’une décennie. Mais la vraie balafre est cette politique insécurisante et polluante du transport « camion ». Laquelle est systématisée au profit des grands patrons négriers du transport routier. Notre Président du Conseil Général, du SYDED et de surcroît Sénateur, ne voit pas la contradiction qu’il y a à consacrer  l’abandon du fret ferroviaire et du transport des voyageurs lotois pour multiplier les bus et le trafic des semi-remorques de 40 tonnes et , par ailleurs, l’idée de prendre en compte une préoccupation devenue mondiale : celle de réduire les émissions de Co² et autres GES auxquelles les poids lourds participent activement. Pour Gérard Miquel, il n’y a pas de contradiction à souscrire à ce «  tout camion » et, simultanément, à tenir  compte les doléances de maires, dont celui de Catus, déplorant les nuisances croissantes engendrées dans le centre des bourgs par les transporteurs routiers. Car, comme Président du SYDED, Gérard Miquel veut concentrer en ses installations lotoises de traitement  des palettes,  des élagages routiers, des boues de stations d’épuration, des milliers de tonnes de déchets collectés, aussi dans les départements voisins, pour les accumuler sur Figeac et Catus. Le tout étant évidemment transporté par camions !

On n’oserait pas demander à Gérard Miquel ni à son équipe d’être les porteurs d’une vision à long terme d’une politique énergétique, environnementaliste, sociale nouvelle dans le Lot. On lui demande simplement, non pas d’être de ces « échappés » un peu visionnaires,  mais au moins  de coller au peloton. Un peloton qui a pris conscience de grands enjeux. Economiquement, on ne condamne pas au gâchis des infrastructures ferroviaires potentiellement utiles et  payées par la collectivité. Climatiquement et « sécuritairement » parlant, le rail vaut bien mieux que la route. Socialement, mieux vaut un cheminot qualifié qu’un chômeur ou qu’un routier exploité. Technologiquement parlant, comment justifier qu’il faille 3 heures pour aller, par fer, de Gramat, Assier ou Biars à la capitale régionale ?

Avant que d’engager une trentaine de millions d’euros dans sa « coulée verte », le Conseil Général ferait mieux de consacrer ces moyens, comme le soulignait Philippe Tillet de la CGT cheminots, à mener enfin à son terme le projet des aménagements de la navigation touristique du Lot. Et son Président devrait cesser de secréter des gadgets. Donc, copie à revoir, svp ! Faute de quoi la réalisation de « la coulée verte » ne sera pas une « coulée douce ».

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    Miquel Gérard

    Gérard Miquel est un homme politique lotois, membre du Parti socialiste, né le 17 juin 1946, agriculteur de profession. Il est conseiller municipal de Nuzéjouls, président du conseil général du Lot depuis 2004 et sénateur du Lot depuis le 27 septembre 1992.