Fédération du Lot

Hier matin, devant la trésorerie de Catus, quelques militants du syndicat CGT Finances publiques étaient rassemblés pour dénoncer la fermeture programmée de ce service public de proximité au 1er janvier 2015. Les prémices, selon eux, de la disparition des petites perceptions du département.

En l'espace d'une demi-heure, au moins cinq usagers ont poussé la porte du centre des finances de Catus hier matin. En guise d'accueil, une poignée de militants du syndicat CGT Finances publiques les attendaient pour leur expliquer qu'à partir du 1er janvier prochain, ils seraient obligés d'aller jusqu'à Cahors pour effectuer leurs démarches administratives.

«On va compliquer la vie des habitants», regrette Fabrice Bourgeois, secrétaire départemental, qui déplore une décision apprise dans la presse et prise «en catimini entre la direction et les élus locaux.» «C'est un projet, c'est vrai, mais rien n'est encore acté puisque la décision doit être prise par le ministère», tempère, prudente, Christiane Maréchal, à la tête de la direction départementale des finances publiques du Lot.

Ouverte au cœur de la commune de Catus, la perception emploie trois agents qui gèrent l'impôt mais aussi et surtout la gestion des collectivités locales. «L'accueil du public est important. Vous le voyez, ils reçoivent du monde qui vient payer la garderie, les cantines mais aussi l'assainissement, les impôts. Les agents sont capables de répondre aux questions des usagers ou de les orienter vers le bon service», souligne Fabrice Bourgeois. «De plus en plus de gens viennent demander des délais de paiement. Ce qui ne se fait pas par internet», insiste-t-il. À ses côtés, Serge Laybros n'a pas manqué de pointer du doigt la résignation des élus locaux qui «auraient dû entrer en résistance pour ne pas laisser partir un service public de proximité.» «On est intimement convaincu que la perception de Catus est la première sur la liste», poursuit-il.

Conséquence de la réforme territoriale et de la nouvelle carte des intercommunalités, la disparition de la dizaine de petites perceptions encore ouvertes dans le département serait à craindre. «Un mouvement de fond est lancé. Ça va saigner», prévient Serge Laybros qui cite notamment la trésorerie de Montcuq déjà sur la sellette. Comme à Bagnac, Cajarc ou encore Vayrac, une permanence de la perception sera ouverte à partir du 1er janvier prochain à Catus le mardi matin, jour de marché.

Claude Taillardas : «Je préfère parler de retrait»

Le maire de Catus préfère parler du «retrait» de la perception plutôt que de sa fermeture, mettant en avant la demi-journée de permanence qui sera assurée chaque mardi matin, jour de marché à Catus, au sein de la maison des services publics. «Depuis l'intégration au Grand Cahors, tout le volume de la comptabilité est parti à la centralité. C'est une longue marche à laquelle nous avons participé», reconnaît sans détour Claude Taillardas. Et d'ajouter non sans fierté : «Ceci dit, Catus ne meurt pas pour autant. À la place de la perception, le cabinet médical s'agrandit avec quatre docteurs.»

A.L.