Fédération du Lot

A LA POSTE DE GOURDON, L’HUMAIN D’ABORD

Depuis le début du conflit, nous les communistes, nous apportons notre soutien sans réserve aux postiers de Gourdon qui se sont rebellés contre les conditions de travail, sources de souffrances et de malaise qu’impose une direction postale entièrement gagnée à l’économie de marché et aux critères de rentabilité que l’on croyait réservés au privé.

Le directeur de la poste ce matin même dans le quotidien régional parle sans complexe des clients au lieu des usagers dénaturant les notions que surent inventer les signataires du programme du Conseil National de la Résistance en créant les servives publics modernes fondés sur les principes républicains de liberté, d’égalité et de fraternité. Le service public n’a pas vocation à faire du bénéfice.

On est sidérés quand on écoute les postiers nous dire comment ils sont soumis à rendement, à gain de temps, appelés à faire vite, plus vite encore, à faire de l’argent, à délaisser les contacts humains qui faisaient la grandeur de ce métier, à rendre des services hors de leur compétence et tarifés.

Une récente émission d’investigation révélait parfaitement que le management postal mis en place par La Poste, dit « Lean Management », tout droit venu des USA, provoquait des dégâts considérables, des drames nombreux, dans l’indifférence de la direction générale, et du PDG en particulier. Le métier de facteur à la Jacques Tati est donc bel et bien révolu. Aujourd’hui ce qui compte c’est le chiffre. Eh bien parlons chiffres !

Ce que demandent les facteurs de Gourdon, ce n’est pas la lune mais  de la considération et deux emplois statutaires supplémentaires pour assurer correctement les tournées. Créer deux postes statutaires d’employés serait hors de portée pour La Poste, elle qui vient encore de réaliser des millions de bénéfices en 2014, sur le dos des postiers et des usagers, millions qui sont allés gonfler le gaspillage d’argent public à destination du Medef et de son pacte de responsabilité cher au duo Hollande/Valls?

Que nos députés lotois posent des questions mais se satisfassent des réponses, qu’un gouvernement dit de gauche n’entende point le cri de détresse des facteurs de ce superbe coin du Lot, territoire abandonné s’il en est et en repli sur tant d’autres fronts, c’est à se demander si la gauche qui dirige le département et le pays a encore un peu de dignité.

Gérard Iragnes