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VOUS AVEZ DIT « MODELE ALLEMAND » ?

Athènes n’est pas seule face à l’intransigeance de Berlin et de l’Eurogroupe. De nombreux salariés
allemands et la confédération syndicale DGB contestent de plus en plus vivement les multiples
impasses du système allemand. Les réformes de structures inscrites par G.Schröder sur son fameux « agenda 2010 » ont provoqué l’apparition d’un très large volant de salariés précarisés. 7 millions de personnes dépendent de minijobs à 400 € et d’une couverture sociale au rabais. Mais les réformes Merkel n’en continuent pas moins de plomber l’activité. Car le nombre d’exemptions au droit social élémentaire a explosé, un salarié allemand sur deux n’étant plus couvert par un vrai accord tarifaire de convention collective. Le frein à la dette (règle d’or) inscrit dans le marbre de la Constitution allemande dès 2009 produit
aujourd’hui de terribles effets collatéraux outre-Rhin sur l’emploi, la croissance et les équilibres territoriaux.
L’institut de conjoncture de Berlin souligne que le manque d’investissements entraîne « l’économie
allemande dans une impasse ». Touché de plein fouet par le krach de 2007-2008, le système bancaire (privé
comme public) ne s’est toujours pas remis de cette course vers le grand large anglo-saxon.
Reiner Hoffmann, à la tête de la puissante confédération des syndicats allemands (plus de 6 millions d’adhérents regroupés en 8 grandes fédérations !) vient d’être interviewé par « l’Humanité » EXTRAITS :
« … Il faudra lancer l’UE et la zone euro dans un programme d’investissements très offensif pour un
montant égal à 2% du PIB européen… Il existe suffisamment de ressources financières pour cela sauf
qu’aujourd’hui, elles n’irriguent pas l’économie réelle mais sont aspirées par la spéculation et vagabondent
sur les marchés financiers internationaux. …. Les politiques restrictives pratiquées ces dernières années
ont fait là aussi de gros dégâts… Le manque d’investissements publics freine la demande
intérieure. Or, c’est celle-ci qui tire la reprise de l’activité, grâce à l’amélioration du pouvoir d’achat
provoquée par les hausses salariales que nous avons obtenues ces derniers mois, ou par l’instauration
d’une loi établissant un salaire minimum depuis le 1er janvier (8,50 € brut de l’heure) … 3,7 millions de
salariés sont concernés, seulement de nombreux patrons utilisent tous les « trucs » possibles pour
contourner l’obligation de ce salaire minimum… Face à ces fraudes qui sont devenues un sport national, les
contrôles de la finance publique sont très insuffisants…. Nous proposons que le droit à porter
plainte ne soit pas restreint à des individus forcément isolés et sous la menace de répression patronale, mais qu’il puisse être exercé par le syndicat…. »

JP.R avec « l’Humanité »

Preuve pas Renault Truck.
Renault Truck, ex Renault Véhicule Industriel, vendu à Volvo voici quinze ans, vient d’annoncer un vaste plan de suppressions d’emplois......Et comble du culot, ne cherche même pas à en cacher les raisons : rien à voir avec des difficultés, au contraire les carnets de commandes de camions poids lourds sont pleins, mais les technologies nouvelles et les organisations du travail sont telles que ce sont les gains de « productivité du travail » qui entrainent un sur effectif....CQFD.
Pour les financiers, pas question que ces gains de productivité du travail profitent aux salariés mais plutôt aux actionnaires.....donc on licencie !.....pas question, ni d’augmentation de salaires ni de réduction du temps de travail.......Pourtant, ce sont bien les salariés : ouvriers, ingénieurs et techniciens qui font évoluer la production, pas les financiers !
Ce qui est vrai pour Renault Truck est vrai à l’échelle du pays et de l’Europe. La croissance n’excédera plus que très rarement les 2 % dans les pays développés, ce qui ne suffit pas à réduire le chômage et reconstruire le plein emploi. Même si cela parait incongru dans le cadre des politiques actuelles qui le nient, nous affirmons que nos société modernes n’échapperont pas à une nouvelle étape de réduction du temps
de travail.....Ceux qui préconisent la semaine de 32 heures ont raison et sont même en dessous du nécessaire.

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le 04 May 2015

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