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Jeanine Andrieu : dans les pas d'une résistante - La Dépêche du Midi - Jeudi 28 mai 2015

Mardi, veille de la Journée nationale de la résistance, nous avons rencontré Jeanine Andrieu. À 93 ans, cette ancienne résistante est la veuve de René Andrieu, homme politique né à Beauregard, journaliste (directeur de l'Humanité) et écrivain. Jeanine Andrieu a écrit un livre «La Joconde dans le maquis», dans la collection «Rue des écoles», chez L'Harmattan. Elle nous a reçus chez elle, dans cette propriété où jadis nous apercevions son illustre mari installé sur un muret, un livre à la main.

Comment avez-vous fait les premiers pas dans la résistance ?

Fin 1943, je venais de perdre mes parents. Mon premier contact à Paris au métro Opéra ne m'a pas satisfaite : «Tu seras payée pour ton travail», m'a-t-on dit. Mais on ne rallie pas une cause pour être rémunérée. Alors j'ai pris la route vers le Lot, après avoir écouté Radio Londres. Je savais que la résistance face à l'occupant était bien réelle. Pas facile de prendre le train en faisant suivre un vélo offert par mon père, le tout entre des bombardements. J'avais pour contact une amie institutrice dont le mari était résistant. J'ai été engagé près de Latronquière, par le colonel Georges, je suis devenue son agent de liaison. Je devais collecter des informations à l'aide de plans, notamment à Figeac, pour relever les chicanes de l'ennemi dans les rues pour entrer ou sortir de la ville, noter l'armement des envahisseurs, mesurer les ponts pour les faire sauter ensuite.

Après, vous avez rejoint la banlieue de Cahors ?

D'abord je suis allée au château de Saint-Laurent-les-Tours avec Jean Marcenac (écrivain, poète, journaliste, professeur de philosophie, ami d'Aragon) ; nous y avons créé la première radio du Lot «Radio-Quercy». Ce château est devenu la demeure de l'artiste Jean Lurçat. J'ai pris du «grade» et je formais au château de Bessonies de nouveaux arrivés. Chaque huit jours, nous les formions aux maniements des armes, à l'économie politique, puis au château de Montal, avant la libération de Cahors. 3 200 tableaux du Louvre que voulait s'approprier Hitler y étaient cachés depuis 1943 ; La Joconde aussi, mais parfois, même seule, je n'ai jamais osé soulever un drap pour regarder les œuvres…

Propos recueillis par notre correspondant Bernard Garibal

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le 29 mai 2015

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