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Déclaration de Yannick Le Quentrec sur le schéma départemental de coopération intercommunale du Lot conseil municipal du 15 décembre 2015

Au prétexte du bon usage de l’argent public, la loi NOTRe promeut la voie de la concentration des pouvoirs et des moyens financiers au niveau des échelons intercommunaux et régionaux.

A travers l’avis qui nous est soumis sur le projet de la préfecture d’une nouvelle vague de fusion en passant de 12 intercommunalités à 5, la fuite en avant continue avec ses conséquences destructrices.

Si ce projet s’appliquait, le département du Lot, qui avait déjà mis en œuvre la réforme avec zèle en affichant le nombre le plus faible d’EPCI des départements de Midi-Pyrénées, confirmerait sa place de premier de la classe ex aequo avec l’Ariège pour la réduction la plus drastique du nombre de ses collectivités locales.

 

Il n’y a là pas de quoi pavoiser car, sous ces évolutions, peu compréhensibles pour les citoyen-nes, privés d’un débat démocratique nécessaire, se cachent plusieurs phénomènes :

Une réduction massive des dépenses publiques et donc des moyens pour améliorer la vie quotidienne de la population.

Un cortège de fermetures de services publics de proximité : bureau de poste, maternité, perception, gendarmerie, écoles, etc . La liste hélas n’est pas exhaustive. Sans oublier la réduction du nombre des syndicats intercommunaux.

Et ce ne sont pas les opérations de communication sur les services au public, ni l’écran de fumé sur la révolution numérique qui changent la donne.

- Les agences de Pôle emploi qui seront fermées au public dès le premier janvier 2016 tous les après-midi, ce n’est pas un progrès.

- Le service des cartes grises de la préfecture du Lot qui n’est accessible au public que 2 jours par semaine de 13h à 16h, ce n’est pas un progrès.

- Des fonctionnaires réduits au rang de variable d’ajustement budgétaire, percutés dans leur vie professionnelle et familiale par les fusions de collectivités, les transferts de services et réorganisations administratives incessantes, les risques de mobilités contraintes, ce n’est pas un progrès.

- Des lieux de décision de taille démesurée, de plus en plus éloignés des citoyens qui relèvent davantage de chambres d’enregistrement que de lieux de délibération, ce n’est pas un progrès.

Et il ne faut pas s’étonner que bon nombre d’administré-es, notamment mais pas seulement en milieu rural, expriment un sentiment d’abandon. Ce sentiment d’abandon est fondé.

La question c’est de savoir quand les politiques au pouvoir vont l’entendre et y remédier concrètement.

A Cahors à gauche, nous formulerons également un avis négatif sur ce projet. Nous le faisons non pas au titre des arguments essentiellement techniques et budgétaires que vous invoquez, même si certains peuvent recueillir notre approbation.

Nous le faisons parce que ce projet promeut une conception de l’organisation territoriale qui porte atteinte aux valeurs de liberté, d’égalité et de fraternité, et aux principes de la République décentralisée : proximité, libre administration, autonomie financière, solidarité, cohérence nationale, égalité de traitement.

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le 16 December 2015

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