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La France vit-elle au-dessus de ses moyens comme le prétend Gérard Miquel ? 2016.02.23

J’ai constaté en lisant la presse locale, que lors de la tournée des vœux, la préfète du Lot et le sénateur Gérard Miquel, avaient rencontré de la résistance chez les élus et les habitants rassemblés en ces occasions. Aussi ont-ils du batailler ferme pour faire passer une potion fort indigeste : réforme territoriale, baisse des dotations, hausse des impôts locaux, du chômage, des inégalités ….

La préfète du Lot a choisi carrément l’enfumage ou le mépris : « les chômeurs doivent bouger, changer de commune pour trouver de l’emploi » ou bien « faut mieux choisir ses élus » ou encore « une meilleure organisation territoriale serait bénéfique ».

Quant au sémillant sénateur, après quelques considérations absconses du style : « nous sommes collectivement progressistes et individuellement conservateurs », il a fait front courageusement même si ce n’était pas facile pendant, il est vrai, que ses collègues parlementaires faisaient le dos rond ou regardaient ailleurs.

Mais, à court d’arguments, il a beaucoup tiré à blanc. Un peu à la manière du soldat Pitou à qui son chef demandait ce qu’il ferait si, face à l’ennemi, il venait à manquer de munitions : je continuerais à tirer pour faire croire que j’en ai encore répondait l’héroïque troupier.

En effet, et en cela il est à l’unisson de Manuel Valls et de Pierre Gattaz du MEDEF, il n’a rien trouvé de mieux pour se tirer d’affaires que de dire : « La France et les Français vivent au-dessus de leurs moyens ». Mais pour convaincre il faut des preuves.

Où sont donc les Français qui vivent au-dessus de leurs moyens ? Pas dans le Lot où le niveau de vie médian mensuel s’établit à 1500 €, à peine au-dessus du SMIC, parmi les moins élevés des départements. Sait-il Gérard Miquel que dans notre département le taux de pauvreté parmi les plus élevés du pays touche d’abord les jeunes : 40 % des moins de 40 ans dans le Lot. Le chômage est en haut des statistiques régionale et nationale, malgré la bonne tenue de l’aéronautique dans le figeacois. La précarité des jeunes et des femmes est galopante.

En comparaison, là où vivent les administrateurs des groupes du CAC40, par exemple dans le 16earrondissement de Paris, les 10% des ménages les plus aisés avaient en 2012 un revenu imposable mensuel de 19946euros. Ceux du quartier Saint-James, à Neuilly, où habite la première fortune française, Liliane Bettencourt, disposaient en moyenne de 28727euros par mois. Et depuis ça c’est amélioré !

Quant à la dépense publique, dans le Lot comme ailleurs, elle est en berne dans toutes les administrations avec pertes de services et d’emplois, donc d’efficacité. Le temps d’accès aux services est beaucoup plus long qu’avant. Les collectivités tirent la langue depuis plusieurs années, les obligeant à faire des choix douloureux avec les conséquences que l’on sait sur l’emploi notamment. La baisse des dotations au Grand Cahors s’établit à 4,5 millions d’€ !

Les administrations publiques dépensent-elles trop? Contrairement à ce que laissent entendre Gérard Miquel et les libéraux, les prélèvements publics ne sont pas accaparés par l’administration, ils sont pour l’essentiel redistribués, mais en baisse sévère, depuis plus d’une décennie, à la population. C’est particulièrement le cas pour les dépenses d’éducation ou de protection sociale.

En vérité, ce qui pose problème dans la dépense publique, ce sont plutôt les prélèvements du capital sur les recettes par le biais des intérêts payés sur les emprunts contractés auprès des marchés financiers: 48milliards d’euros en 2015 dans le budget de l’Etat.

Si les taux d’intérêt de la dette publique étaient de zéro pour cent, ce qui est le cas pour les prêts bancaires de la BCE, on pourrait, par exemple, doubler le budget de l’éducation nationale. Il serait possible d’embaucher des personnels supplémentaires, de conserver les écoles rurales et les postes dans les collèges, de maintenir des trains et des gares, des bureaux de poste, des gendarmeries, des perceptions.

C’est d’ailleurs ce qu’ont bien compris tous ces lotois dont nous sommes qui manifestent pour des postes, des écoles, des prix rémunérateurs, de l’emploi stable et parmi beaucoup d’autres nous les soutenons, nous les encourageons car l’argent, les moyens existent dans notre pays pour satisfaire ces revendications modestes et réalistes.

Gérard Iragnes

 

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le 23 février 2016

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