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Une terre de refuge où ils s'intègrent - 2016.02.26

Comme chaque mardi, Véronique rend visite à la famille Ajaj, installée depuis début janvier dans un appartement figeacois. Pendant trois quarts d'heure, elle leur fait répéter les lettres, les sons et chanter l'alphabet, une méthode d'apprentissage syllabique de la langue française qui a fait des merveilles avec son fils Antoine, d'origine éthiopienne. «Ils ne connaissaient pas un mot de français et en seulement trois semaines, ils ont déjà fait beaucoup de progrès», confirme, enthousiaste, la bénévole. Autour de la table, les parents et leurs enfants se prêtent au jeu avec bonne humeur. Stylo en main et sourire aux lèvres, le père de famille, Imad s'applique. «La première chose, c'est la langue», insiste l'ancien ingénieur électricien qui a fui l'Irak et la menace de Daech. «C'est pas facile mais on arrive quand même à communiquer. Surtout depuis que j'ai trouvé une application sur mon téléphone qui fait la traduction», confie Christianne Sercomanens, adjointe au maire en charge des affaires sociales.

Depuis l'arrivée des Ajaj dans le Lot début janvier, la vice-présidente du centre social de Figeac se démène pour les aider dans leur vie quotidienne et dans leurs démarches administratives. «De ce côté-là, tout est pratiquement fini. On attend plus que la réponse de l'Ofpra (Office français de protection des réfugiés et apatrides). Pour le reste, tout a été fait pour qu'ils s'intègrent au mieux dans la cité». Une vraie chaîne de solidarité s'est en effet constituée autour de cette famille attachante qui goûte avec plaisir à la vie française. «La galette des rois, les noix, et le canard», leur ont particulièrement plu. Chaque dimanche, après la messe, ils sont invités à la table de Figeacois qui ont à cœur de leur faire découvrir la gastronomie locale.

Rafi, le plus jeune, a fait sa rentrée au collège

À Figeac, les parents apprécient notamment l'architecture de la ville et le marché du samedi matin. Les enfants -quatre sont déjà jeunes adultes- sortent un peu pour aller à l'espace jeunes par exemple. Le plus jeune Rafi, âgé de 14 ans, a quant à lui fait sa rentrée au collège Masbou, en classe de 5e. À la rentrée prochaine, ses frères et sœurs qui poursuivaient des études universitaires espèrent reprendre un cursus, voire obtenir une équivalence de leur diplôme, les autres souhaitent pouvoir travailler dès que possible.

En attendant, toute la famille s'entraîne pour parfaire son français, leur priorité pour réussir leur installation à Figeac. La maman, Manahel ne se fait pas prier pour répéter les lettres et les mots avec soin. «Elle n'a pas du tout d'accent, c'est incroyable», encourage Véronique. Pour les enfants aussi, ces ateliers à domicile, complétés par des cours de français dispensés deux fois par semaine au centre social de Figeac par la Croix Rouge, sont essentiels. «Liberté, égalité, fraternité», trois mots que les Ajaj connaissent aujourd'hui par cœur et qui prennent à leurs yeux tout leur sens.

Audrey Lecomte

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le 26 February 2016

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