Fédération du Lot

Il y a deux ans, le Lot a connu une grande mobilisation autour de la défense des écoles menacées par une vague de fermeture par l’éducation nationale

Au-delà de l’expérience forte de démocratie sociale qu’elle a suscitée, ce mouvement s’est achevé sur la signature d’une convention ruralité par les grands élus du Lot

Cette convention s’engageait à « maintenir le taux d'encadrement lié à la spécificité rurale et démographique du Lot » et à  « lutter contre les inégalités sociales et territoriales en matière de réussite scolaire et éducative » (Art. L.111-1 Code de l'Education et Axe 2 du Projet).

Cet engagement s’est depuis révélé sous son véritable visage : un marché de dupes

Le 22 février dernier, le représentant départemental de l’éducation nationale annonce une nouvelle vague de fermetures de 11 écoles rurales 

Dans ce triste lot, figurait le projet de fermer une classe à l’école Marthe Durand du quartier de la Croix de Fer, ce qui aurait réduit à néant le travail des enseignants et du directeur pour tisser des liens de confiance durables avec les familles.

Face à la mobilisation des syndicats CGT et FSU, des citoyennes et des citoyens, d’élus dont Marie Piqué conseillère vice-présidente du conseil régional, l’éducation nationale vient de reculer sur 2 fermetures d’écoles (Gréalou et Cours) et sur 6 fermetures de classes dont celle de la Croix de Fer (Pour mémoire : fermetures classes à Livernon, Assier, Aynac, Croix de fer, Limogne, Sousceyrac).

On ne peut que s’en réjouir mais ce triste épisode a fait ressurgir le bien mauvais souvenir de la fermeture de l’école Henri Thamier dans le quartier Sainte Valérie et nous a rappelé que la vigilance de tous et de toutes doit rester forte.

De plus, le problème demeure pour les 9 écoles dont la fermeture est programmée : Fons, Molieres, Montcabrier, Belmontet, Parnac, Saint Martin le Redon, Saint Projet, Vire sur Lot ainsi que Cavagnac.

Par ailleurs, un autre problème se pose, celui d’ouvrir d’urgence une classe supplémentaire à l’école maternelle Lucien Benac avec la création d’un quatrième poste d’enseignant.

En effet, je rappelle que dans le contrat de ville signé en 2015 par vous-même, le président de Région, la Préfète etc. , Terre rouge a été le seul quartier à être identifié comme quartier prioritaire

A ce titre tous les acteurs s’étaient engagés à ce que des actions ambitieuses y soient menées dans des « démarches de co construction avec les habitants » sachant que l’on pouvait s’appuyer sur des moyens supplémentaires.

Dans cette optique, il a été demandé à la directrice de l’école maternelle Lucien Bénac de Terre Rouge d’inciter les familles à inscrire leurs enfants de moins de 3 ans car l’on sait que la scolarisation précoce représente un facteur favorisant la cohésion sociale et la lutte contre les inégalités dans les quartiers en difficulté. Cela est d’autant plus vrai pour le quartier de terre rouge où les 2/3 des ménages vivent sous le seuil de pauvreté.

Cette action a été couronnée de succès grâce à l’implication des enseignants. Et je tiens à les en féliciter

Mais il y a une conséquence : l’année prochaine, les effectifs des classes seront à minima d’un total de de 88 élèves

Si l’on en reste à 3 classes comme c’est le cas actuellement, les effectifs de chacune d’entre vont plafonner à 30 élèves

Ce qui correspond bien évidemment à des conditions de scolarisation totalement dégradées et qui contrevient à tous les objectifs du contrat de ville.

Je vous interpelle Monsieur le maire sur les deux points suivants :

Premièrement, que comptez-vous faire pour empêcher la fermeture programmée des 9 écoles, avec les perspectives de déclin pour les communes concernées car à ma connaissance vous ne vous êtes pas prononcé publiquement sur ce dossier ?

Deuxièmement, que comptez-vous faire pour mettre en œuvre les engagements pris lors du contrat de ville ?

Sachant que ces engagement passent notamment par l’ouverture d’une quatrième classe à l’école Lucien Benac afin de continuer à proposer aux citoyens de ce quartier une scolarisation de qualité pour les moins de 3 ans, chose impossible si l’école n’a que 3 classes.

Je précise que je me fais ici l’écho de la demande d’une part des enseignants de l’école Lucien Benac et d’autre part du conseil citoyen du quartier de Terre Rouge.

Je me permets de les citer :

« Les habitants de Terre Rouge, très impliqués dans la vie de leur quartier, espèrent que vous aurez à cœur la mise en place des moyens nécessaires pour la réalisation des deux premiers objectifs que vous avez ciblés avec l’élaboration du contrat de ville du grand Cahors :

• Lutter contre les inégalités de tous ordres, les concentrations de pauvreté et les fractures économiques, sociales, numériques et territoriales.

• Garantir aux habitants des quartiers défavorisés l’égalité réelle d’accès aux droits, à l’éducation, à la culture, aux services et aux équipements publics.

Pour cela la quatrième classe dans notre école maternelle est un pré-requis car il s’agit de l’avenir de nos enfants qui feront le quartier et le monde de demain. »