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Clément-Marot : gros chahut au bahut, les lycéens remportent une victoire // 2020.01.22

Même si certains ont été priés de se taire à leur grand désarroi, hier en présence d’un huissier de justice, des élèves du lycée Clément-Marot, à Cahors, ont pu agir et s’exprimer contre la réforme du baccalauréat. Les épreuves du jour ont été reportées.

Les lycéens ont marqué des points hier matin à Cahors. Leur mobilisation, sans précédent dans la façon dont elle s’est déroulée devant et au cœur du lycée Clément-Marot, a quant à elle marqué les esprits. Enfin, des élèves sermonnés par ceux qu’ils ont appelés "des hommes en noirs accompagnés d’un huissier" ont, de leur côté, très mal pris les propos tenus à leur encontre.

 

Une lycéenne, soutenue par ses amis, a fondu en larmes face à des "pressions inadmissibles" confirme l’un de ses soutiens.

Des pressions tentant de lui faire comprendre que son seul droit était celui de se taire.

Rentrons maintenant dans le détail de cette matinée où, dès 7 h 30, des syndicats de l’éducation, mais aussi la Fédération FCPE, ainsi que les professeurs grévistes, quelques parents et lycéens donc (une centaine de personnes au total) se sont retrouvés devant le lycée Clément-Marot. Un rassemblement en signe de protestation contre la réforme du baccalauréat et notamment les épreuves E3C que passent actuellement les élèves des classes de Première.

Les professeurs grévistes rappellent que "L’objectif de cette action était de sensibiliser le plus grand nombre d’élèves, de parents et d’enseignants sur les incohérences de cette réforme., Ceci dans un esprit pacifique, sans blocage ni débordement, en offrant du café et des chocolatines. Ensuite, nous avons encadré l’action des élèves dans le lycée. Il n’y a pas eu de casse, ni de dégradation" insistent les enseignants. Ils déplorent cependant "les pressions insupportables exercées sur des lycéens" lors de ce mouvement. Axelle a été bouleversée par une attitude à son encontre dont elle témoigne ici : "On m’a menacé de prendre mon nom si je n’arrêtais pas de manifester. Il y avait quatre hommes dont un huissier. Ils m’ont dit clairement que j’allais me faire rattraper par la justice. ça s’est passé dans les couloirs du lycée. D’autres élèves ont assisté à la scène. Je trouve que c’est trop facile de s’attaquer à nous. Je n’étais pas la seule à manifester" ajoute-t-elle.

En effet, à cet instant, des délégués syndicaux et des professeurs grévistes faisaient également part de leur mécontentement vis-à-vis de cette réforme tant décriée. De leur côté, les lycéens incitaient ceux qui s’apprêtaient à passer l’épreuve d’histoire-géographie à quitter les salles d’examen.

C’est ce qui s’est déroulé sous un tonnerre d’applaudissements à peine couverts par l’alarme de l’établissement. Pas d’incendie. D’ailleurs, les lycéens n’ont jamais considéré qu’ils "jouaient avec le feu" en s’exprimant librement avec leur spontanéité, leur vérité et leur inquiétude légitime pour leur avenir. Nous leur ouvrons ici nos colonnes et les guillemets.

Paroles de lycéens donc, avec pour commencer Axelle et Sacha. Ils décrivent l’action entreprise hier : "On nous a laissé le choix de passer l’épreuve ou pas. Nous avons été dans les classes. Nous sommes restés soudés surtout." Mélie s’exprime à son tour : "Il y a de nombreux lycées qui ont décidé de ne pas faire passer les épreuves des E3C.

300 exactement. L’égalité est une valeur prônée depuis des siècles. Aujourd’hui encore, ici elle n’est pas respectée."

Fanny poursuit : "Nous aimerions avoir un bac qui nous ouvre les portes des universités. Tout cela s’ajoute au bordel de Parcoursup, pour parler poliment, qui complique tout car des milliers d’étudiants ne trouvent pas d’université. Nous avons un système éducatif mal construit."

À Marie, enfin, de traduire le fond de sa pensée : "Ce sont nos propres profs qui corrigent nos épreuves. Ce n’est pas logique" conclut-elle. Sacha, Axelle et tous les autres acquiescent.

Pour eux, cette réforme sonne faux. Mais ce qui résonnait juste hier, en revanche, c’était l’écho pertinent et plein de vérité de la spontanéité des lycéens.

Jean-Luc Garcia

 

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le 22 January 2020

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