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Quimper : les urgentistes du CHIC (Centre Hospitalier Intercommunal de Cornouaille) en grève aujourd'hui

Le Télégramme d'hier (voir ci-dessous) annonçait que pour la 1ère fois la totalité des 29 médecins urgentistes du CHIC seraient en grève aujourd'hui, dans le cadre du mouvement national des médecins hospitaliers, pour dénoncer leurs conditions de travail dans un service d'urgences saturé.

Action qu'ils situent dans un objectif de préservation de la qualité des soins dans les services d'urgence du Sud-Finistère.

La saturation du service des urgences de l'hôpital de Quimper est en effet devenue chronique, les temps d'attente et les conditions d'accueil des patients s'en ressentent, les conditions de travail des médecins et de l'ensemble des personnels aussi.

Le vieillissement de la population, la démographie médicale, avec le manque de médecins hosptaliers et aussi les difficultés croissantes d'accès à un médecin généraliste, l'affaiblissement du réseau de proximité (urgences de nuit de Concarneau toujours fermées, fermeture aussi en 2015 des urgences psychiatriques de l'hôpital Gourmelen de Quimper) font que la situation est tendue en permanence, et plus encore l'été où la population de la Cornouaille s'accroît considérablement.

Ni les locaux ni le personnel ne permettent de faire face à cette croissance des besoins.

Régulièrement des témoignages sont publiés dans la presse faisant état des souffrances que cette situation peut entraîner pour les malades, surtout quand il s'agit de personnes âgées, et leurs proches. Pour les soignants aussi.

Ces difficultés ne sont pas propres à l'hôpital de Quimper.

Il y a quelques mois c'était le personnel des urgences de la Cavale Blanche à Brest qui manifestait sa colère.

Dans toute la France les services d'urgence sont sous tension.

Plus généralement, l'hôpital public dans son ensemble est malade des politiques menées par les gouvernements qui se sont succédé, considérant la santé comme un coût à réduire au maximum, et non comme un besoin humain.

Insuffisance de financement et accroissement des dépenses contraintes se sont traduits par la suppression de services et de lits.

Ces choix austéritaires dégradent les conditions de travail des personnels, menacent l'emploi et la qualité des soins, détricotent le maillage territorial de soins de proximité, créant de véritables déserts médicaux.

Après la loi Bachelot, la loi Touraine poursuit et aggrave, avec la mise en place des Groupements Hospitaliers de Territoire, le recul de l'accès aux soins et de la démocratie sanitaire dans une logique financière et comptable inscrite dans l'objectif des 3 milliards d'euros d'économies sur les hôpitaux du Pacte de responsabilité et de la loi de financement de la Sécurité Sociale.

Une autre politique est possible, à condition de réorienter les richesses créées par le travail vers la réponse aux besoins humains, et non vers les marchés financiers.

Y.R.

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Article du Télégramme du 25 septembre 2016 :

 

Urgences saturées

« Le mouvement national concerne de nombreux aspects des conditions de travail des praticiens hospitaliers, explique les urgentistes du Chic dans un communiqué. Pour les urgentistes, les revendications portent principalement sur le temps de travail et les difficultés de fonctionnement au quotidien des services d'urgences qui aboutissent à la dégradation de la qualité de l'accueil ». « L'augmentation constante du recours aux urgences et la recherche des lits d'hospitalisation de moins en moins nombreux, génèrent des dysfonctionnements importants qui retentissent sur la qualité globale de prise en charge des patients et sur les conditions de travail du personnel médical et soignant. Localement, c'est principalement pour protester contre cette dégradation des conditions de travail aux urgences que la grève est particulièrement suivie. Pour la première fois, la totalité des médecins urgentistes du service sont grévistes ».

« Nous réalisons environ 30 hospitalisations par jour et, de manière habituelle, toutes nos salles de soins de médecine sont déjà occupées dès le matin par des patients à hospitaliser pour lesquels il n'y a pas de lit disponible le plus souvent jusqu'en milieu d'après-midi, détaillent les urgentistes. Cette situation aboutit à faire attendre de nombreuses heures aux urgences des patients dans un service qui ne possède ni les locaux ni le personnel pour faire face à cette mission ».

Record battu cet été

« Cet été, tous les records de fréquentation ont été battus et le nombre de passages a augmenté de 10 % depuis quatre ans, constate les praticiens. L'occupation des salles d'examen frôle en moyenne les 85 %, c'est-à-dire en pratique que nous ne disposons que de trois salles libres en moyenne sur les 23 pour examiner les nouveaux arrivants ». « La situation a été particulièrement tendue pendant les mois d'été du fait de la suppression temporaire de 50 lits d'hospitalisation conventionnelle. Il a été alors encore plus difficile de trouver des solutions d'aval pour admettre les patients à l'hôpital ». « À l'occasion de ce mouvement de grève, les urgentistes vont être assignés par le directeur de l'établissement et ainsi assurer un service minimum. Cependant, toutes les admissions qui ne relèvent pas d'un problème médical urgent seront différées ».

« Nous souhaitons souligner que notre action a pour but la préservation de la qualité des soins dans les services d'urgences du Sud-Finistère ».

 

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